Le 26 novembre 1966, le général de Gaulle inaugure le barrage sur la Rance. En plus d’être une prouesse technologique, ce trait d’union entre deux rives facilite grandement la traversée entre Saint-Malo et Dinard. Comment faisait-on auparavant pour traverser le fleuve ?
Le casse-tête de la traversée de la Rance
Dès la préhistoire les hommes s’installent dans la vallée de la Rance. À partir du Vème siècle avant Jésus-Christ ce sont des populations celtes qui viennent occuper les lieux et nomment le fleuve Reginca que l’on peut traduire par la Fougeuse. Alet devient la capitale des Coriosolites. Durant la période Gallo-romaine, elle perd de son influence au profit de Corseul. Durant toute cette période, la traversée se fait à pied grâce à un gué, endroit d’un cours d’eau assez peu profond pour que l’on puisse le traverser sans nager. Il faut savoir qu’à cette époque, le niveau de l’eau n’était pas aussi élevée qu’aujourd’hui. Des traces de ce chemin sont notamment visibles dans les rochers du côté de Solidor.
Des barques à la vedette, l’évolution d’une traversée
Avec la montée progressive des eaux, des barques sont employées pour effectuer la traversée. Si au Moyen Âge des moines se chargent de cette tâche en contrepartie d’une aumône, le voyage va se « professionnaliser ». Probablement à partir du début du 17ème siècle, un bac, c’est-à-dire un bateau à fond plat, va joindre les deux rives de l’embouchure de la Rance. Le trajet se fait entre la cale Solidor à Saint-Servan jusqu’à la cale du Bec de la Vallée à Dinard. Le passage entre les deux rives devient payant.
Même si des projets de ponts sont imaginés, le coût exorbitant d’une telle construction laisse entrevoir un bel avenir pour la traversée maritime. De plus, la naissance des bains de mer entraine une hausse du trafic. À partir du milieu du 19ème siècle, c’est un bateau à vapeur qui effectue la traversée : « À partir de 1857, la société Fichet reçut le monopole pour faire traverser le fleuve à des bateaux à vapeur équipés d’une roue à aubes. Ceux-ci transportaient aussi bien passagers à pied que cycles, véhicules à cheval, automobiles et marchandises. La traversée en elle-même n’était pas longue mais l’embarquement et le débarquement des véhicules nécessitaient un temps assez important. » (Source : http://bac-rance.e-monsite.com/)
La célèbre vedette AB1
Au début du siècle dernier, ces bateaux laisseront place à des vedettes, plus modernes et plus rapides. Les Vedettes vertes et les Vedettes blanches, deux compagnies distinctes se livrent à une rude concurrence. Il ne reste plus qu’un seul témoin de cette période : la vedette AB 1. Construit à Nantes en 1935, le bateau va jusqu’en 1989 relier chaque jour Dinard et Saint-Malo. Sabordée en 1939 avant l’arrivée des Allemands, la vedette sera renflouée à la Libération. Délaissée durant de nombreuses années, des passionnés ont entrepris sa restauration. Il est possible de les soutenir pour la dernière tranche des travaux avant que la vedette ne retrouve la mer au mois de juillet.
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