Dès ses années de collège à Saint-Malo, Émile Renault révèle un talent précoce pour le dessin, encouragé par l’un de ses professeurs. Après des études d’architecture à Paris et à l’École des arts décoratifs, il se consacre à la gravure, notamment après son mariage en 1897 avec Honorine Tian, artiste qui collabore à ses tirages en couleur. Sous le pseudonyme de Malo-Renault, il se spécialise dans la gravure en couleur, maîtrisant des techniques variées comme l’eau-forte, le vernis mou, la pointe sèche et le bois au canif.

Demeure de Malo-Renault, dessin à la plume

Son œuvre, marquée par l’influence de l’art nouveau et de l’art japonais, s’inspire de sa Bretagne natale, de la grâce féminine et de la naïveté enfantine. Il illustre de nombreux ouvrages, dont des livres pour la jeunesse, expose régulièrement au Salon de la Société nationale des beaux-arts et enseigne le dessin à l’École ABC de Paris.

Terre-neuvas

Un style unique, entre art nouveau et inspiration japonaise

Ses gravures en couleur, d’une grande finesse technique, captent l’essence de Saint-Malo : les remparts, les plages, les voiliers et les rochers. Parmi ses créations les plus emblématiques, on trouve Petit panorama de Saint-Malo (1910), où le bleu clair de la mer domine la composition, contrastant avec les rochers bruns et le clocher élancé de la cathédrale Saint-Vincent. Une autre œuvre majeure, Les Cancalaises, représente trois femmes en tenue traditionnelle, marchant côte à côte devant un horizon maritime peuplé de parcs à huîtres et d’un voilier au loin.

Les Cancalaises, eau-forte

Malo-Renault, un artiste reconnu

Malo-Renault expose régulièrement au Salon de la Société nationale des beaux-arts et enseigne le dessin à l’École ABC de Paris, formant ainsi toute une génération d’artistes. Ses œuvres sont aujourd’hui conservées dans des institutions prestigieuses, comme le Département des estampes de la Bibliothèque nationale de France et le Musée de Saint-Malo, qui abrite un ensemble significatif de ses gravures.
Parmi ses autres réalisations, on peut citer :

  • La plage de l’Éventail (1914)
  • La plage de Bonsecours (1914)
  • Bateaux de pêche belges réfugiés à Saint-Servan (1916)

Jacques Cartier par Malo-Renault

Une fin tragique, une œuvre immortelle

Malo-Renault meurt tragiquement en 1938, renversé par une motocyclette au Havre. Pourtant, son œuvre reste vivante, célébrée pour sa finesse, son lyrisme et son attachement à la Bretagne. À travers ses gravures, il a su immortaliser la lumière, les paysages et les traditions de Saint-Malo, offrant un témoignage artistique unique de la vie bretonne au début du XXe siècle.

Et vous, quelle est votre œuvre préférée de Malo-Renault ?