Le 13 novembre 1986, l’Atlantique Nord emportait Loïc Caradec, l’un des navigateurs français les plus talentueux de sa génération. À bord de son maxi-catamaran Royale II, il disparaissait dans une tempête, laissant derrière lui une légende et un mystère. Retour sur la vie d’un marin d’exception, les circonstances de sa disparition, et l’hommage que lui rend aujourd’hui son fils, Tanguy, en prenant le départ de la .
Loïc Caradec : l’ingénieur, le marin, le visionnaire
Né le 4 mars 1948 à Paris, Loïc Caradec alliait rigueur d’ingénieur (Supélec, promotion 1970) et passion pour la mer. Il a marqué l’histoire de la voile en concevant et skippant Royale II, un maxi-catamaran de 26 mètres équipé d’un .
Son palmarès :
- Vainqueur de la première Transat Québec-Saint-Malo en 1984.
- Détenteur du en 1986 (7 jours, 21 heures).
- Participations aux Whitbread et à la TwoStar.
Mais c’est la Route du Rhum 1986 qui scelle son destin.
La Route du Rhum 1986 : le drame
En 1986, la Route du Rhum rassemble 33 skippers et des bateaux toujours plus imposants. Loïc Caradec, favori à bord de Royale II, confiait avant le départ : « Traverser l’Atlantique en solitaire sur ces maxi-bateaux, c’est à la fois angoissant et extraordinaire. »
Le 13 novembre, en pleine tempête, la balise de détresse de Royale II s’active. Deux jours plus tard, , sans trace de Loïc. Le mât aile, arraché par des vents violents, a causé la perte du bateau et de son skipper. Malgré les recherches, son corps ne sera jamais retrouvé.
Ce drame, après celui d’Alain Colas en 1978, rappelle les .

Le télégramme de François Mitterrand
François Mitterrand, alors Président de la République, adresse un télégramme à la famille Caradec :
« Madame, La nouvelle de la disparition de Loïc Caradec m’a beaucoup peiné. Votre mari a porté très haut les couleurs de la France dans des compétitions internationales exigeantes. Il restera un exemple de courage et de talent pour notre jeunesse. Je vous adresse, ainsi qu’à votre famille, mes condoléances attristées. »
Tanguy Caradec : un fils sur les traces de son père
Quarante ans après, Tanguy Caradec, fils de Loïc, prendra le départ de la Route du Rhum 2026. Navigateur amateur mais expérimenté, il s’élancera à bord d’un , après une préparation rigoureuse : , participation à des courses exigeantes comme la Rolex Fastnet Race, et une remise à niveau complète de son bateau.
Pour Tanguy, cette aventure est un hommage personnel et une façon de boucler une boucle familiale. « Participer à la Route du Rhum, c’est aller au bout d’un rêve et rendre hommage à mon père », explique-t-il.
Hommages et mémoire
Aujourd’hui, le môle principal de La Trinité-sur-Mer porte le nom de Loïc Caradec, et le record de la traversée de l’Atlantique Nord s’appelle le « ». Son histoire, entre exploit et tragédie, continue d’inspirer les marins et de rappeler que la mer, aussi belle soit-elle, reste imprévisible.
Loïc Caradec reste une figure majeure de la voile française, dont le souvenir est entretenu par ceux qui, comme son fils, continuent de naviguer en son nom.
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