Né dans une famille modeste, Guillaume-Marie Angenard fait ses débuts de marin dans l’océan Indien vers l’âge de 14 ans. Il se forme en exerçant à peu près toutes les fonctions possibles à bord d’un navire. Il découvre la rudesse de la mer tant en servant sur des navires qui pratiquent la traite illégale que la course. D’ailleurs, il prend part à plusieurs combats qui permettent la capture de onze bâtiments. Il rentre en France en 1798.
Il poursuit sa carrière sur des navires corsaires qui sillonnent la Manche (la Providence, le Héros, l’Hirondelle et l’Aventurier). En 1803, il est nommé capitaine de la Magdeleine. Sur cette période, il participe à cinq combats et à la prise de huit navires dont la Naïade capturée à l’abordage.
Sous le Premier Empire, il repart dans l’océan Indien avec la Caroline commandée par Nicolas Surcouf, le frère de Robert Surcouf, alias le Tigre des Sept mers. Il passe ensuite sur le Gustave dont il est le commandant en second. Là encore, il prend part à trois combats permettant cinq prises chez l’ennemi.
En 1810, il est capitaine de la Vénus, deux ans plus tard lieutenant sur la Miquelonnaise et en 1812 de nouveau capitaine sur le Spéculateur. Ses cinq combats sont encore couronnés de succès mais il est blessé deux fois.
Selon l’historien Alain Roman, en une vingtaine d’années d’activité, il présente un bilan exceptionnel : dix-sept combats pour vingt-neuf prises.
Angenard, le roi de l’évasion
Sa réputation ne s’arrête pas à ces faits d’armes. Au total, Guillaume-Marie Angenard passe huit années en captivité. Il tente de s’évader une quinzaine de fois, cinq fois avec succès.
Le 25 août 1794, alors que son navire mouille dans une baie de l’île indonésienne de Sumatra, il est capturé par les anglais. Guillaume-Marie Angenard est emprisonné à Calcutta en Inde pendant dix-huit mois. Un matin, les soldats de la garnison annoncent l’exécution des marins. Seuls ceux qui accepteront de s’enrôler sur les navires anglais auront la vie sauve. Une dizaine de marins acceptent mais pas Guillaume-Marie Angenard qui se prépare à mourir, à même pas 20 ans ! On met les hommes en position pour les fusiller quand un officier anglais arrive et se ravise ! Il a la vie sauve.
En 1796, il fait faux bon à ses ravisseurs en s’évadant à la nage. En 1799, emprisonné sur les côtes anglaises, il vole un bateau de plaisance et débarque à Cherbourg. Même procédé en 1810 où après six mois de captivité à Madras puis en Chine, il est transféré en Angleterre. Après quatre années sur les pontons, il vole un cotre avec lequel il rentre à Port-en-Bessin.
Ses mémoires ont été publiés à la fin du 19ème dans un livre intitulé : Angenard, capitaine de corsaire : ses courses, ses évasions : 1790-1833
Laisser un commentaire