Se passionner pour l’histoire de Saint-Malo, c’est aussi s’intéresser à son arrière-pays : le Clos-Poulet. Pour cette première étape, prenons la direction de Saint-Jouan-des-Guérets, commune limitrophe de Saint-Servan, dont le passé est intimement lié à celui de la Cité corsaire.
Aux origines de Saint-Jouan-des-Guérets
Grâce aux fouilles archéologiques menées en 2015 en amont de la création de la zone d’activités Atalante, il est possible d’affirmer que le secteur de Blanche Roche était fréquenté depuis le néolithique. Une présence ininterrompue puisque les archéologues ont mis à jour un vaste domaine agricole gaulois avec notamment un enclos résidentiel, une forge et deux puits. De tout temps, les habitants ont probablement profité des terres fertiles de la zone. D’ailleurs, le nom de la commune vient de l’apposition de Saint-Jouan qui signifie « Saint-Jean » et Des Guérets qui veut dire « terre labourée ».
Le village de Saint-Jouan-des-Guérets a été fondé au XIIIème siècle. Les cultures maraîchères et la pêche constituant les principales activités. À partir de la seconde moitié du XVIIIème siècle, comme un peu partout en Bretagne, la pomme de terre va se démocratiser. On y cultive aussi le chou-fleur. C’est pour cette raison que le blason de la ville fait référence à cette activité agricole : à côté des hermines qui évoquent la Bretagne, le chou-fleur trône au-dessus d’une barque celte, évoquant elle-même l’arrivée de Saint-Budoc, moine fondateur de la commune.
Comme l’ensemble du Clos-Poulet, Saint-Jouan va profiter de la période faste de la cité corsaire. La commune compte de nombreux manoirs et malouinières, ces demeures estivales des riches armateurs malouins. Pêle-mêle, on trouve à Saint-Jouan les manoirs de Saint-Elier, de la Plussinais, du Tertre mais aussi le château de la Ville-ès-Oiseaux. Comme nous l’apprend le site de la mairie, il s’agit de « l’une des trois plus anciennes propriétés recensées à Saint-Jouan où résidait un seigneur. Il était autrefois occupé par les Magon de la Vieuville, une des branches de la grande famille malouine.
La commune aux trois îles
Aussi surprenant que cela puisse paraitre la commune compte trois îles … sur la Rance : l’île Harteau, l’île aux Moines (ou Notre-Dame) et l’île Chevret. Ces deux dernières appartiennent au Conseil Général d’Ille-et-Vilaine, qui les a acquises le but de protéger des oiseaux. Comme l’indique le site de la mairie, « l’île aux Moines était occupée jusqu’au XVIIIème siècle par des ermites qui allumaient des feux la nuit pour guider les chalands sur la Rance et sonnaient une cloche par temps de brume. » Il y subsiste quelques ruines d’une chapelle du XVème siècle.
Non loin de là, se trouve le moulin à marée de Quinard. Construit au XIXème siècle, il utilisait la force des marées jusqu’en 1898 où est installé une machine à vapeur. À partir de cette date et jusqu’en 1925 le moulin devient une minoterie industrielle.
Saint-Jouan-des-Guérets et ses Hommes
La commune n’a pas qu’un patrimoine fournit. Il est aussi le lieu de naissance de Pierre Louis Moreau de Maupertuis. Souvent, par souci de simplicité, les auteurs le déclarent né à Saint-Malo, mais c’est bien en 1698 à Saint-Jouan-des-Guérets qu’est né l’homme de science.
Et aujourd’hui ?
Cette commune à proximité immédiate de Saint-Malo, prise en étau entre la 4 voies et la Rance, compte un peu plus de 2 500 habitants. À la fin de l’année 2019 s’achèvera sur la commune, la construction du centre aqualudique AquaMalo.
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