Diffusé dans près de 190 pays, le Tour de France rassemble chaque année plus d’un milliard de téléspectateurs. Compétition sportive populaire, ils sont également des millions à se positionner sur le bord de la route pour applaudir la centaine de coureurs en lice pour décrocher la célèbre tunique jaune. Si le tracé de cette 106ème édition ignore totalement la Bretagne, il a par le passé laissé de nombreux souvenirs dans l’Ouest et notamment à Saint-Malo qui a accueilli la Grande Boucle à 9 reprises.
1967 : les ravages du dopage
Alors que des équipes de marques avaient été instaurées depuis 1962, pour ce 54ème Tour de France les coureurs sont à nouveau répartis en équipes nationales. Cette édition débute pour la première fois par un prologue. Le lendemain, pour la première étape, les coureurs s’élancent d’Angers (49) pour rejoindre Saint-Malo. Les coureurs parcourent 185,5 km jusqu’à Marville où a lieu un sprint massif. Le Belge Walter Godefroot remporte la course et l’espagnol José-Maria Errandonea, conserve le maillot Jaune. La piste étant jugée trop dangereuse, c’est la dernière fois que les coureurs arriveront au Vélodrome.
Neuf passages du Tour dans la Cité Corsaire et d’innombrables souvenirs pour les spectateurs. Les passionnés de la Grande Boucle se disent même : « À quand la prochaine arrivée ? »
Ce Tour reste dans les mémoires en raison du décès du Britannique Tom Simpson lors de l’ascension du mont Ventoux le 13 juillet 1967. Le rapport d’autopsie pointe un syndrome d’épuisement lié à certaines conditions atmosphériques, un surmenage intense et la prise d’amphétamine et de méthylamphétamine. À la suite de cet évènement dramatique des contrôles antidopage sont effectués à l’arrivée de chaque étape. Ce triste événement fait presque oublier que cette année-là, le Tour est remporté par le Français Roger Pingeon.
1974 : un cameraman imprudent fait chuter un coureur
En 1974, pour la première fois sur le Tour, une étape a lieu hors du continent. Les coureurs se rendent à Plymouth en Angleterre, probablement en raison deux actualités : l’entrée de la Grande-Bretagne dans l’Union européenne et la création de la Britanny Ferry, sous l’impulsion d’Alexis Gourvennec.
Après ce détour, les cyclistes s’élancent de Morlaix. Longue de 190km, l’étape se termine à Saint-Malo avec la victoire du Belge Patrick Sercu. Il remporte le sprint qui a lieu sur l’avenue Louis Martin. Alors que les boyaux se frottent dans le peloton, une chute est provoquée par un cameraman imprudent. Au soir de l’étape c’est un autre belge, Joseph Bruyère, qui porte le maillot Jaune.
Le lendemain, les coureurs prennent la direction de Caen. Pour la 5ème fois en autant de participation, Eddy Merckx remporte le Tour de France. Il devance Raymond Poulidor de plus de 8 minutes.
1980 : un vainqueur dopé ?
Le départ du 67ème Tour a lieu à Francfort en Allemagne de l’Ouest. C’est lors de la 8ème étape que les coureurs vont se disputer la victoire à Saint-Malo. Le Hollandais Bert Oosterbosch va remporter la courte étape (164,5km) débutée à Flers (61).
Notons qu’il décède 9 ans plus tard d’une crise cardiaque. Son décès et celui de plusieurs autres coureurs néerlandais, dans des circonstances similaires et à la même époque, ont motivé l’ouverture d’une enquête sur les pratiques dopantes chez les coureurs néerlandais, l’utilisation d’EPO étant soupçonnée d’être à l’origine de la série de décès.
Les coureurs vont pouvoir profiter à l’issue de l’étape malouine d’une journée de repos. Ils repartent le lendemain vers Nantes. Au départ de cette étape c’est le Belge Rudy Pevenage qui porte la tunique distinctive de leader.
Bernard Hinault, porteur du maillot Jaune et vainqueur des deux précédentes éditions mais souffrant du genou, est contraint d’abandonner avant la 13ème étape. Le favori quitte la course laissant Joop Zoetemelk remporter le Tour de France après avoir fini cinq fois deuxième.
2008 : Saint-Malo, ville départ
En 2008, ce sera un court passage puisque Saint-Malo est simplement ville départ. Dès le départ réel de l’étape, donné sur le barrage de la Rance, le coureur américain William Frischkorn lance une attaque. Il est rejoint par trois autres coureurs, l’italien Paolo Longo Borghini et les français Samuel Dumoulin et Romain Feillu. À l’arrivée à Nantes après 208km c’est Samuel Dumoulin qui remporte l’étape et Romain Feillu porte le maillot Jaune.
Cette édition du Tour est marquée par une lutte contre le dopage accrue de la part de la société organisatrice du Tour de France. En l’espace de quelques jours, trois coureurs sont contrôlés positifs à l’EPO. La 95ème édition en remportée par l’espagnol de la CSC-Saxo Bank, Carlos Sastre.
2013 : Le centième Tour de France à Saint-Malo.
33 ans que le Tour n’était pas arrivé à Saint-Malo ! La Grande Boucle revient pour une date particulière puisqu’il s’agit du centième Tour de France. À la veille d’un contre-la-montre mémorable au pied du Mont Saint-Michel les coureurs prennent le départ à Saint-Gildas-des-Bois (44). Dès les premiers kilomètres de l’étape, Julien Simon (Sojasun) passe à l’attaque suivi de Jérôme Cousin (Europcar), Lieuwe Westra (Vacansoleil-DCM), Luis Ángel Maté (Cofidis) et Juan José Oroz (Euskaltel Euskadi). L’écart maximal sur le peloton va être aux alentours de 5 minutes, les équipes de sprinters contrôlant les échappés. L’Espagnol Luis Ángel Maté va passer le premier le sprint intermédiaire à Hinglé, le néerlandais Lieuwe Westra franchissant en tête la côte de Dinan, classé en 4e catégorie.
Les coureurs vont ensuite passer successivement par le pont Chateaubriand, Châteauneuf, La Gouesnière, Saint-Méloir, le port de la Houle à Cancale et la pointe du Grouin. Les échappées sont rejoints à 7 km de l’arrivée. Le sprinter allemand Marcel Kittel remporte l’étape qui se termine au pied des remparts. Le sprint massif est marqué par un accrochage entre Mark Cavendish et Tom Veelers, provoquant la chute de ce dernier. Christopher Froome (Sky) conserve le maillot Jaune.
Grâce à ses trois victoires d’étapes, le Britannique gagnera ce Tour de France. Le premier Français, Romain Bardet pointe à la 15ème avec plus de 26 minutes de retard.
Neuf passages du Tour dans la Cité Corsaire et d’innombrables souvenirs pour les spectateurs. Les passionnés de la Grande Boucle se disent même : « À quand la prochaine arrivée ? »
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