La promenade d’Alet

Bienvenue à Alet (ou Aleth), ancienne capitale des Coriosolites, peuple celte qui résidait entre l’actuel département des Côtes-d’Armor et celui d’Ille-et-Vilaine. Cette promenade vous fera voyager de la période gallo-romaine à la Seconde Guerre mondiale tout en passant par le Moyen-Age et la Révolution française.

Notre promenade débute devant les grilles des anciens chantiers navals. Dirigez-vous vers le quai Solidor en longeant la plage du même nom. Auparavant, cette anse était réputée pour la construction des navires. De nombreux bateaux corsaires ont vu le jour à cet endroit. Saviez-vous qu’au XVIIème siècle, il fallait environ mille arbres pour construire une seule frégate ? Pour vous faire une idée plus précise de la quantité de bois nécessaire, cela représente l’équivalent de 50 hectares de forêt !

Rapidement, vous apercevrez au loin le barrage de la Rance. L’usine marémotrice qu’il abrite tire son énergie de la force de la marée et fournit l’équivalent en électricité d’une ville de 200 000 habitants. C’est aussi un pont entre deux rives, un trait d’union entre les villes de Saint-Malo et Dinard.

Prenez un moment pour vous asseoir sur un banc de l’esplanade du Commandant Menguy. Comme se plaisent à le répéter les Malouins, vous n’observerez jamais deux fois le même paysage. Selon la marée, les saisons, ou la présence de certaines embarcations, les couleurs sont sans cesse renouvelées. Pensez donc à immortaliser ce paysage pour en garder un souvenir unique !

La Tour Solidor

Vous êtes à présent au pied de la tour Solidor. Construit au XIVème siècle, ce donjon fortifié composé de trois tours avait pour but de contrôler les passages sur la Rance. Maintes fois transformée, la tour devient une prison pendant la Révolution française. Des prêtres, des religieuses et des militaires y furent enfermés.

Depuis 1970, la Tour est un musée qui rend hommage aux cap-horniers. Vous pourrez notamment y voir des cartes, des maquettes et des instruments de navigation utilisés par les navigateurs ayant franchi le cap mythique situé au sud des Amériques.

Poursuivez votre chemin sur la cale Saint-Père et dirigez-vous vers les escaliers qui vous emmèneront directement sur la place Saint-Pierre où vous ne pourrez manquer les ruines de l’ancienne cathédrale d’Alet.

La Cathédrale Saint-Pierre d’Alet

 

Ces vestiges rappellent la présence d’une Cathédrale détruite en 1255 suite à une révolte des habitants de la cité d’Alet. Construit au début du Xème siècle, le site témoigne de l’activité intense de la cité.

Des fouilles archéologiques ont démontré une occupation des lieux dès le néolithique. Ensuite, ce sont les Coriosolites, l’une des tribus celtes occupant l’Armorique qui firent d’Alet leur capitale. En l’an 20, alors qu’elle est occupée par les Romains, Alet est incendiée par ces derniers car ils lui préfèrent la ville de Corseul.

Dans la rue Saint-Pierre, vous arriverez face à un pan de mur, vestige d’un rempart datant du IIIème siècle. Malgré un rempart haut de 3 à 4 mètres, Alet subit des pillages des Francs, des Saxons ou des Normands. Ces raids répétitifs pousseront de plus en plus d’habitants à se réfugier sur le rocher de Saint-Malo, qui se trouve maintenant face à vous. L’îlot qui n’abritait alors qu’une petite communauté monastique va progressivement supplanter la cité d’Alet.

La forteresse de Saint-Malo

 

Poursuivez votre promenade dans le prolongement de la rue Saint-Pierre. Une fois le camping dépassé, prenez le chemin sur votre gauche jusqu’à arriver devant un blockhaus allemand marqué par les intenses combats survenus à Saint-Malo lors de la Libération.

Pendant l’Occupation, les Allemands fortifient de nouveau l’ancienne cité, truffant le sous-sol d’un réseau de galeries relié aux différents bunkers et tourelles, disposés tout autour de la presqu’île. Le fort devient le centre de ce que les Allemands appelaient alors la « Festung Saint-Malo », autrement-dit, la forteresse de Saint-Malo.

Le point de vue mérite une petite pause ! Vous observerez notamment l’île de Cézembre qui pendant la Seconde Guerre mondiale, fut largement fortifiée par les Allemands. Fait exceptionnel, elle résistera pendant plusieurs semaines à l’intense bombardement des alliés (près de 20 000 bombes furent larguées !). L’île en garde encore des stigmates. Des opérations de déminage ont lieu régulièrement pour permettre aux visiteurs d’accéder à l’ensemble de l’île.

Le mémorial 1939-1945

Vous êtes férus d’Histoire ? Prenez l’escalier qui se situe derrière vous et dirigez-vous vers le mémorial 1939-1945. Ce musée regroupe des photographies, divers objets et de nombreux documents sur la Seconde Guerre mondiale. Vous pourrez en apprendre plus sur la meurtrière bataille de Saint-Malo. Pour l’anecdote, ce n’est qu’après deux assauts d’infanterie et plus de huit jours de pilonnage intense, que le colonel Andreas von Aulock accepta de capituler, le 17 août 1944.

Quittez la cour du mémorial par son entrée principale, en descendant sur votre droite vous longerez la mer par un petit sentier. Au bout de 200 mètres prenez le chemin sur votre droite, il vous offrira un dernier point de vue sur la tour Solidor, le barrage de la Rance et Dinard. En poursuivant dans cette direction, vous reviendrez sur la Place Saint-Pierre.

Pour clore cette promenade, vous pourrez revenir sur le quai Solidor afin profiter des terrasses ensoleillées ou de la plage.