Vous pensez être incollable et tout savoir sur la Cité Corsaire ? Nous parions qu’il y a sûrement quelques anecdotes sur notre belle ville que vous ne connaissez pas encore !

L’ananas de Saint-Malo sur la table du président de la République 

Vous connaissez certainement l’histoire qui lie la pomme de terre à Saint-Malo, mais probablement pas celle de l’ananas Malouin ! 

En 1899, la Société des Serres de Bretagne construit à Paramé les premiers abris aux parois translucides pour cultiver des tomates et les exporter en Angleterre. Peu de temps après, les serres accueillent des cultures de fleurs comme l’arum, le narcisse, l’œillet ou le glaïeul. André Richon, le directeur de l’entreprise et son associé Jules Hermès vont tenter le pari audacieux de faire pousser des ananas. En mai 1905, ils présentent leurs fruits exotiques lors de l’exposition nationale de la Société d’Horticulture de France. Ils reçoivent une médaille d’or et les félicitations du président de la République Émile Loubet en personne. 

Un second président aura l’occasion d’y goûter ; lors de sa venue à Saint-Malo en 1914, Raymond Poincaré découvre sur la table cette plante habituellement cultivée en Amérique du Sud. Selon la presse de l’époque, les fruits, servis en dessert, n’ont pas laissé le président indifférent ! Malgré les éloges, la production ne dure que quelques années. 

Le Malouin le plus titré aux JO 

Les Jeux Olympiques de l’ère moderne sont le plus grand événement multisports du monde ! Y participer est un rêve pour beaucoup de sportifs. Ramener un titre est un exploit qui parachève une carrière de haut niveau. 

En France, seulement dix-huit athlètes ont remporté plus de deux médailles d’or. Parmi eux, un escrimeur Malouin. Né le 28 juillet 1892, Philippe Cattiau est membre de l’équipe de France d’épée et de fleuret. 

Les escrimeurs Philippe Cattiau (à gauche) et Roger Ducret (à droite)

Il remporte ses deux premières médailles d’argent au fleuret aux Jeux olympiques d’été de 1920 à Anvers. Lors des JO de Paris en 1924, il décroche la tant convoitée médaille d’or et sa troisième récompense en argent. Cette année-là, la presse locale écrit que même retardé dans sa progression par la guerre, il égrène ses titres nationaux et « il vient de renouveler cet exploit la semaine dernière au tournoi Olympique qui avait lieu au Vel’ d’Hiv de Paris. » 

Quatre ans plus tard, à Amsterdam, il décroche avec l’Equipe de France une nouvelle récompense en argent. En 1932, à Los Angeles, toujours en équipe, il obtient deux nouvelles médailles d’or au Fleuret et à l’Epée. Le sportif Malouin terminera sa carrière olympique sur une médaille de Bronze à Berlin en 1936. 

À lui seul, il totalise donc huit médailles olympiques. De fait, il est un des athlètes les plus titrés d’avant-guerre, et le plus médaillé du sport. Le triple champion olympique fait partie des rares sportifs français nommés « Gloire du sport », sorte de Hall of Fame tricolore. 

Il est décédé le 18 février 1962 dans la Cité Corsaire.

« Faux comme des diamants du Canada »

Connaissez-vous l’origine de cette phrase ? Peu usitée de nos jours, nous devons cette expression à une moquerie du célèbre Malouin Jacques Cartier. La formule ironise de la piètre découverte de l’explorateur lors de son expédition au Canada. Eh oui, ce qu’il prenait pour de l’or et des diamants n’étaient en réalité que de la pyrite de fer et du cristal de quartz, depuis lors utilisé en bijouterie pour imiter cette pierre précieuse.

Jacques Cartier (Théophile Hamel — Photographed by Wilfredor in Musée national des beaux-arts du Québec)

La maison au toit d’argent 

Dans son « Album Secret de Saint-Malo et de ses environs », Olivier de la Rivière raconte qu’en 1680, à Saint-Malo Intra-Muros est construite une demeure dont une partie du toit était en tuiles d’argent massif. Est-ce un cadeau du père de Guillemette Belin, seigneur de la Maison-Neuve, pour consoler sa fille, mariée contre son gré au marquis de la Marzelière, ou alors est-ce un présent de son époux pour garder sa belle prisonnière et adoucir son enfermement ?  

La maison, située rue de la Broussais, a été détruite en août 1944. Il est vraisemblable que ce toit précieux ait été pillé bien avant par les Révolutionnaires.

Guillemette Belin a le privilège d’être enterrée dans la cathédrale, après avoir fait don de sa fortune colossale aux pauvres. 

Des cadavres sous le sable Malouin ?

Dans son livre « Saint-Malo Histoire populaire », Hugues de la Touche raconte qu’avant la Révolution on enterrait les cadavres des suppliciés dans le sable des grèves. Selon lui, au 19ème siècle on retrouvait encore des ossements sur les plages, notamment à Bon-Secours. Selon vous, cette sordide histoire relève-t-elle du mythe ou de la réalité ?