Ange Blaize de Maisonneuve (28/12/1811 – 14/02/1871) est issu d’une longue lignée d’illustres Malouins. Du côté paternel, il est le petit-fils d’un armateur et le neveu du député Louis Blaize de Maisonneuve. Sa tante paternelle a également lié leur famille au célèbre corsaire Robert Surcouf, en l’épousant en 1801. Cependant, son héritage ne s’arrête pas là, car du côté maternel, il compte parmi ses oncles le prêtre Jean-Marie de Lamennais et le philosophe Félicité de Lamennais. Ces liens familiaux ont étroitement influencé Ange Blaize de Maisonneuve, en particulier son oncle Félicité de Lamennais, sur lequel il a écrit un essai biographique en 1858.
Un complotiste Malouin ?
Admis au barreau de Rennes, Ange Blaize de Maisonneuve fait connaître ses opinions démocratiques, trouvant un écho au sein de la presse d’opposition parisienne, où il publie de nombreux textes contestataires. Pour ce faire, il utilise le pseudonyme de Jacques Bonhomme, terme péjoratif désignant les paysans français du Moyen-Âge. Il porte en lui de fortes convictions sociales et un désir de défendre les droits des plus démunis. En 1840, son militantisme prend un tournant dramatique puisqu’il est arrêté à Combourg sur ordre du ministre de l’Intérieur. Il est accusé de complot, d’association communiste et de réformisme. Cette arrestation déclenche des réactions, dont celle de son oncle Félicité de Lamennais qui publie le pamphlet Le pays et le gouvernement. Ce dernier est également condamné et emprisonné à Sainte-Pélagie, là-même où est enfermé son neveu.
Directeur du Mont-de-Piété
Malgré ces épreuves, Ange Blaize de Maisonneuve continue à défendre ses idées sociales en publiant deux ouvrages Des Monts-de-piété et des banques de prêt sur gage en France et dans les divers états de l’Europe (1843) et Des commissionnaires au Mont-de-piété de Paris (1844). De 1848 à 1851, il assume le rôle de directeur de l’organisme de prêt sur gage, dont la mission était de faciliter les prêts d’argent, particulièrement en faveur des plus nécessiteux.
D’opposant à Préfet
Opposant sous la Monarchie de Juillet et sous le Second Empire, Ange Blaize de Maisonneuve est nommé Préfet d’Ille-et-Vilaine en 1870 dans une France plongée dans le chaos suite à la défaite de Napoléon III à Sedan. Dans une France désorganisée, qui tente de se restructurer avec la proclamation de la IIIème République, il fait cette déclaration patriotique à la population du département « Si j’ai accepté cette mission qui entraîne une grande responsabilité dans la situation désastreuse faite à la France par Napoléon Bonaparte, c’est que je crois pouvoir compter sur votre énergique concours. En présence de l’ennemi qui s’avance à la lueur de nos villes et de nos hameaux incendiés répandant partout le meurtre et la dévastation, il ne peut y avoir qu’un sentiment dans les âmes françaises, l’ardent amour de la patrie, la résolution de maintenir son indépendance…Pas de divisions un seul but : la délivrance de la Patrie. Que la France se lève pour la guerre sacrée. Vivre libre ou mourir… » (Jean-François Tanguy, « Régionaliser la guerre ? Préfets, comités de défense et ligue régionale dans l’Ouest et en Bretagne (1870-1871) », Annales de Bretagne et des pays de l’Ouest, vol. 4, nos 128-4, 2021, p. 79 à 95)
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