Diffusé dans près de 190 pays, le Tour de France rassemble chaque année plus d’un milliard de téléspectateurs. Compétition sportive populaire, ils sont également des millions à se positionner sur le bord de la route pour applaudir la centaine de coureurs en lice pour décrocher la célèbre tunique jaune. Si le tracé de cette 106ème édition ignore totalement la Bretagne, il a par le passé laissé de nombreux souvenirs dans l’Ouest et notamment à Saint-Malo qui a accueilli la Grande Boucle à 9 reprises.
1949 : la grande première
Pour la première fois de son histoire, le Tour de France va clôturer une étape à Saint-Servan. Tout un symbole car la cité corsaire voisine, détruite lors de la Libération, est en pleine reconstruction. Le départ de cette 5ème étape est donné à Rouen (76). Les coureurs vont parcourir 293 km jusqu’au vélodrome, niché entre l’hippodrome et l’hôpital de Saint-Malo. Lors de cette traversée de la Normandie, l’Italien Fausto Coppi va être déséquilibré en essayant de saisir une cannette et chuter lourdement. Au soir de l’étape, il accuse 18 minutes et 40 secondes de retard sur le Suisse Ferdi Kübler qui remporte l’étape. Cumulant 37 minutes au classement général, il décide d’abandonner avant de se raviser. Il a bien fait car ce malheureux du jour remportera quelques jours plus tard le Tour de France avec 11 minutes d’avance. Une performance impensable aujourd’hui ! L’Italien devient le premier coureur à gagner la même année Tour d’Italie et Tour de France.
En attendant, au soir de cette étape Malouine, c’est le Français Jacques Marinelli qui est en jaune. Il s’élancera le lendemain avec la tunique jaune vers Les Sables-d’Olonne (85). Longue de 305 km, elle reste l’une des étapes les plus longues de l’histoire du Tour.
Les Actualités Françaises du 14/07/1949 – Tour de France 1949 – De la 5ème à la 10ème étape : de Rouen à Pau – 03’36 »
1956 : La dangereuse piste de Marville
En 1956, les engagés dans le Tour de France étaient des équipes nationales ou régionales. Au départ de ce tour de nombreux champions manquent à l’appel comme le Brétilien Louison Bobet, triple vainqueur du Tour de France entre 1953 et 1955. Cette édition est donc particulièrement ouverte.
La 5ème étape a lieu le lundi 9 juillet entre Caen (14) et Saint-Malo. À hauteur de Villedieu-les-Poêles (50) une échappée se forme, elle regroupe une dizaine de coureurs que le peloton ne pourra jamais rattraper. C’est le Morbihannais Joseph Morvan qui arrive le premier à Marville. Contrairement à d’autres compagnons d’échappée, il évitera une chute sur la piste en cendrée. C’est le Français André Darrigade qui est en jaune sur le podium.
Le lendemain, les coureurs s’élancent de Saint-Malo pour rejoindre Lorient. Au terme de cette 43ème édition, c’est le français Roger Walkowiak qui gagnera ce Tour à la surprise générale.
1960 : Un tour d’hommage
Le 47ème Tour de France a lieu du 26 juin au 17 juillet 1960. En 21 étapes, les coureurs vont parcourir 4 173 km. Une nouvelle fois les cyclistes vont arriver à Saint-Malo après un départ de Caen (14). Maillot jaune en 1956 sur la même étape, André Darrigade remportera cette 5ème étape, troquant son maillot de champion du monde à celui du maillot jaune. Il s’impose en 4h 21min et 31sec. Comme 4 ans auparavant, les coureurs s’élanceront ensuite pour Lorient.
Ce tour remporté par l’italien Gastone Nencini sera surtout marqué par cette 20ème étape où lors de son passage à Colombey-les-Deux-Églises (52), le peloton va s’arrêter pour saluer Charles de Gaulle, président de la République.
1962 : la grande confusion
Cette édition voit le retour des équipes de marque pour la première fois depuis 1929. C’est également le premier Tour de France de Raymond Poulidor, l’éternel second, chouchou durant des années des amoureux du vélo. D’ailleurs, pour l’anecdote, il prend le départ avec une main plâtrée.
En 1962, la cinquième étape mène les coureurs de Pont l’Évêque (14) à Saint-Malo. 215Km séparent les deux villes. Pour le plus grand plaisir des Malouins et des caméras qui vont immortaliser le moment, les coureurs vont notamment longer Sillon avant de terminer la course à Marville. Dans une confusion étonnante c’est le Belge Emile Daems qui va remporter l’étape. En effet, alors que le coureur de l’équipe Philco en termine après un énième tour de piste, le peloton arrive à son tour sur la piste, faisant presque passer inaperçu la victoire du belge. Au soir de cette étape c’est l’Allemand Rudi Altig qui porte le maillot jaune. Il en sera dépossédé par Jacques Anquetil, l’un des plus grands coureurs de l’histoire.
Le lendemain les coureurs prennent la direction de Brest. Il ne faudra attendre que 5 ans avant que le Tour de France revienne à Saint-Malo.
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