La promenade du Sillon

Véritable voyage au fil des siècles, la promenade du Sillon vous emmène à la découverte de célèbres édifices construits par les Malouins. De la Porte Saint-Vincent au Grand Hôtel des Thermes Marins, en passant par la digue de Rochebonne, percez le mystère de ces lieux qui rendent la ville de Saint-Malo si particulière.

Pour admirer le Fort National, première étape de notre promenade, longez les murs du Château de Saint-Malo en passant par le Jardin des Douves, square établi en 1880 qui recouvre l’ancienne tranchée médiévale. Après quelques mètres, vous pourrez profiter du point de vue que vous offre le parvis de l’éventail.

Le Fort National

Face à la mer vous ne pouvez pas rater le Fort National. Avant sa construction, le rocher de l’Islet était l’emplacement d’un phare qui guidait les navires dans la baie rocheuse de la cité corsaire. L’endroit était également le lieu d’exécution de la Seigneurie malouine. Les criminels y étaient pendus, les sorciers et hérétiques brûlés.

Pour éviter une invasion Anglaise, Louis XIV charge Vauban, ingénieur royal et maréchal de France de dessiner les plans du monument, et confie la réalisation à Siméon Garangeau. La construction débute en 1689 et se termine en 1693, année du raid des Anglais sur Saint-Malo. Ils espèrent détruire Saint-Malo en lançant contre les remparts un brûlot, resté dans l’histoire sous le nom de « machine infernale », rempli de poudre à canon et de mitraille. Un violent coup de vent d’ouest s’abat sur le navire et le précipite sur un écueil. L’explosion n’entraînera que de faibles dégâts matériels.

Le Fort royal deviendra sous la Révolution le Fort Républicain, puis le Fort National en 1870. Pendant la Seconde Guerre mondiale 400 otages malouins y furent enfermés du 7 au 13 août 1944. Des tirs d’obus américains firent 18 morts et 11 blessés.

La légende raconte qu’il fut un lieu de duel pour le célèbre corsaire Robert Surcouf. Sur la pelouse du Fort National il terrassa ses 11 premiers adversaires, tranchant simplement la main du 12ème en lui déclarant : « Je vous épargne monsieur, car il me faut un témoin ».

Les Brises lames

Au pied de la plage de l’éventail que vous surplombez, et tout au long de la digue, vous serez accompagnés par un alignement de brise-lames. En Chêne, ces pieux de bois édifiés au début du XIXème siècle la protègent de la force des vagues. Leur profondeur est au moins égale, voire supérieure à leur hauteur visible.

Le Casino

Casino et sillon de Saint-Malo

En vous retournant vous ferez face au Casino de Saint-Malo. L’actuel bâtiment d’architecture moderne appelé « Palais du Grand Large » remplace le Casino municipal détruit par les bombardements de 1944. Devant le bâtiment vous pouvez voir la statue du célèbre écrivain et homme politique français François-René de Chateaubriand.

Poursuivez votre promenade le long de la Chaussée du Sillon. À votre gauche vous profiterez de la vue sur la plage du Sillon, classée par le site de réservation de voyages Tripadvisor comme la plus belle plage de France en 2018. À votre droite vous passerez devant des établissements réputés comme la Table d’Henri, qui propose des spécialités de la mer avec une vue panoramique sur le large, l’Hôtel les Maisons des Armateurs, puis Le Nouveau Monde.

Juste après avoir dépassé la Brasserie du Sillon, vous arriverez sur la digue de Rochebonne.

La digue de Rochebonne

À l’origine, la Cité corsaire n’était reliée à la terre que par un banc de sable nommé le Sillon. Elle était donc une île à marée haute et une presqu’île à marée basse. Sur cette bande couverte de dunes de plus en plus hautes à mesure qu’on se dirigeait vers Rochebonne se dressait une succession de moulins à vent.

La première chaussée fut construite en 1509. La construction de la digue débute en 1853 puis sera régulièrement allongée pour protéger les terres situées en dessous de la mer. Longue de 1671 mètres, la digue est bordée d’un côté par de nombreuses villas construites vers la fin du XIXème siècle, de l’autre par la plage du Sillon, longue de 3 km.

Le Grand Hôtel – Les Thermes Marins

Thermes marins Saint-Malo

Photo prise entre 1890 et 1905. (Library of Congress’s Prints and Photochrom Prints Collection)

En 1875, un banquier Parisien, Édouard Hébert, hérite des terrains de bords de mer en paiement d’une dette. Charmé par le site, il décide de lancer une opération immobilière pour le transformer en une station balnéaire. En 1881 débute la construction de l’édifice ainsi que celui du Casino de Paramé qui le jouxte. Ils sont inaugurés par des Grands Ducs de Russie alors en tournée en France.

En 1900, cet hôtel luxueux voit défiler les têtes couronnées et les personnalités du moment. Pendant la Seconde Guerre mondiale, l’hôtel est transformé en hôpital. Réquisitionné, il devient un centre d’accueil pour les blessés. Après la guerre, l’hôtel tombe en désuétude et reste fermé pendant près de 20 ans.

C’est aujourd’hui un centre de thalassothérapie et un établissement hôtelier dont le bâtiment d’inspiration classique mesure 70 m de long. Il accueille chaque année plus de 20 000 curistes. Le Grand Hôtel des Thermes est classé 5 étoiles.

Ensuite, nous vous invitons à poursuivre le long de la digue pour découvrir ses nombreuses villas ou à profiter de la plage du Sillon. Agréable pour la baignade, elle offre de parfaites conditions pour les activités venteuses : cerf-volant, char à voile…

Envie d’une véritable ambiance de carte postale ? Attendez la fin de journée ! En se couchant, le soleil breton imprime ses couleurs rouges sur les remparts de la cité corsaire, sur le Fort National et les nombreux rochers qui l’entourent.

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